Gabon Jainkoak

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GabonJainkoak

La frappe des toberak, en fonction des villages, est une coutume du jour de la proclamation des bans ou du jour du mariage. Le mot de tobera [buse, tuyère] a plusieurs sens: 1. Dans certains endroits, on appelait ainsi le charivari organisé à l’encontre de ceux qui se remariaient ou des époux qui ne s’entendaient pas. 2. C’est le chant avec lequel est annoncé au pressoir que la fabrication du cidre a pris fin. 3. Ce sont les couplets qui sont chantés aux fiancés le jour de la proclamation des bans. Nous allons maintenant parler de ces derniers.

Selon Manuel Lekuona, l’origine du mot provient de la pièce par où sort l’air -également appelé tobera- à l’extrémité des soufflets de forge. Comme cette pièce était en forme de cône, en la frappant avec une barre en fer elle faisait beaucoup de bruit et c’est pourquoi elle était utilisée comme instrument musical pour accompagner les chansons lors des tournées. Plus tard, ces pièces furent fixées à la forge et à leur place on commencera à employer des barres d’acier qui étaient bien moins bruyantes.

Les toberak étaient jouées le dimanche où étaient proclamés les bans ou la nuit même des noces. Pour cela, le matin, deux jeunes du quartier laissaient un levier face à la maison de la mariée. Ensuite, des jeunes filles, également du quartier, l’ornaient avec soin de fleurs et de rubans. Ce levier restait devant la maison de la mariée jusqu’à ce que prennent fin les toberak.

Pour jouer des toberak, il fallait cinq personnes: deux pour les tenir, deux autres pour en jouer et une cinquième pour chanter les couplets. D’abord on frappait les toberak, ensuite on chantait le premier couplet et on les refrappait; le jeu continuait ainsi en alternant frappe et vers. Les premiers couplets étaient toujours les mêmes et servaient à annoncer l’intention du groupe. Les suivants, en revanche, étaient improvisés sur place, et après eux le chœur reprenait le refrain.

Une fois le spectacle terminé, du pain, du fromage et du vin étaient servis à ceux qui jouaient des toberak.


Gabon Jainkoak
Gipuzkoa, Nafarroa

1.
Ave Maria!
Que Dieu vous donne bonne nuit!
Je vais déclarer
ce que nous désirons:
nous venons tambouriner
cinq ou six compagnons.

2.
Saint Martin des nonnes,
nonnes de Saint Martin
jouons la sérénade
à la bonne heure
à la bonne heure
et avec la Vierge Mère.

3.
Monsieur le fiancé a dit
à madame la fiancée:
—Que ferons-nous
à ces hommes?
J’aime bien être
de bonne humeur.

4.
Madame la fiancée lui a répondu,
comme chacun sait:
—Puisqu’ils sont là
qu’ils chantent car,
sinon ils auront
terriblement honte.

5.
Le lit est habillé
de deux oreillers
afin que le fiancé les étrenne
avec madame la fiancée.
Quelle belle journée
s’offre à vous!

6.
J’ai entendu dire aujourd’hui
que demain vous serez époux.
Huit heures ont sonné
et c’est à neuf heures;
Notre belle aimée
Oh! Où est-elle?