Andre nobia

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Andrenobia

Le rite nuptial que nous allons maintenant expliquer avait lieu le jour où était proclamé le dernier ban de mariage, le jour même où le trousseau de la fiancée était transporté chez le fiancé. Autrefois, le transfert du trousseau était tout un évènement, surtout quand l’un des promis était l’héritier. Cet acte s’est transformé en un rite grâce auquel était officialisée l’entrée du nouveau membre de la famille dans la maison, etxe-sartzea.

En tête du cortège allait le frère de la fiancée. Il conduisait un bélier avec sa sonnaille et un ruban rouge autour des cornes. Les femmes de la maison s’efforçaient de s’emparer du ruban, mais lui cherchait à les en empêcher, car si quelqu’un parvenait à le saisir il ne pouvait plus prendre part au banquet de noce.

Après le frère de la fiancé venaient les joueurs de txistu interprétant une chanson appelée Ioiak. Derrière, une paire de vaches tirait la charrette emportant le trousseau de la promise: le lit, le matelas, la croix, le rouet, le miroir, le linge blanc confectionné par elle-même (draps, nappes, serviettes…). La tradition voulait que l’essieu de la charrette grince, et plus il grinçait, mieux cela valait car ainsi l’évènement était annoncé à tous les habitants du village. Derrière la charrette suivaient deux mules chargées d’un sac de blé et de deux outres de vin.

Venait ensuite la sœur de la fiancée, juchée sur un cheval, ou une autre femme de la famille qui devait être célibataire. Celle-ci portait, enveloppée dans une toile blanche de soie, la chemise de fil que la fiancée offrait à son promis.

Quand le cortège arrivait à la maison, il était attendu par le frère du fiancé qui enlevait le ruban rouge du bélier pour en orner son béret. Puis, l’après-midi, sans enlever le ruban, il était généralement le danseur attitré de la sœur de la fiancée.

Le banquet de ce jour avait lieu chez le fiancé. Le menu était le suivant: soupe, pois chiches au chou, ragoût de bélier ou de brebis, poulet grillé, dessert, café, liqueur et cigare. À ce moment, les fiancés se dédiaient l’un à l’autre les vers suivants et pour conclure la célébration de ce jour, le fiancé et deux de ses amis s’en allaient souper chez la promise.


Andre Nobia
Baztan (Nafarroa)

1.
Madame la fiancée, aux cheveux blonds:
ouvrez la porte!
Monsieur le fiancé arrive
il ressemble au soleil.
Car nous vous apportons là
Jean Martin le barbu.
Dame aux cheveux blonds,
ouvrez la porte!
Car nous vous apportons là
Jean Martin le barbu.

2.
J’arrive, mais j’ai bien peur
que nous ayons des peines souvent.
J’arrive, mais j’ai bien peur
que nous ayons des peines souvent.
Se libérer des peines
ne sera pas difficile.
Mais j’ai bien peur,
que nous ayons des peines souvent.
Se libérer des peines
ne sera pas difficile.

3.
Belle étoile, ravissante,
vous êtes, oui, mon amour.
Ne soyez pas triste, ne craignez rien,
nous vivrons heureux dans le monde.
Nous bâtirons un palais
construit de seigle ou de paille.
Ne craignez rien,
nous vivrons heureux dans le monde.
Nous bâtirons un palais
construit de seigle ou de paille.

4.
Des escaliers avec des branches de châtaignier;
la salle du haut avec des fougères vertes;
le balcon, avec du frêne sylvestre;
puis, le toit, à son tour, avec de l’herbe sèche.
Pour accomplir tous ces travaux,
nous irons chercher Piarres de Baigorri,
Avec des fougères vertes, le toit, à son tour,
avec de l’herbe sèche.
Pour accomplir tous ces travaux
nous irons chercher Piarres de Baigorri.