La saison de la chasse aux palombes commence en septembre et dure jusqu’en novembre. À cette époque, les palombes émigrent du Nord au Sud, usopasa, à la recherche de pays plus chauds; en février, elles repassent en sens inverse, du Sud au Nord à l’occasion de la kontrapasa.

Une des techniques de chasse les plus anciennes que nous connaissons est l’emploi de filets, une méthode très utilisée avant l’avènement des fusils. Même si, plus tard, de nouvelles techniques (appeaux, fusils, etc.) sont apparues, nous allons nous borner ici à décrire la méthode traditionnelle.

La chasse commence au petit matin, avant l’aube. Les chasseurs, cachés et habillés de vêtements sombres, se postent tout le long du trajet que doivent emprunter les palombes entre montagnes et passages étroits, dans l’attente du vol. Les filets de la palombière ou pantières sont tendus d’un arbre à l’autre à ces passages.

Pour mieux distinguer l’arrivée des palombes, certains chasseurs grimpent sur une tour ou dans un abri dans un arbre, estalariak. Quand un vol s’approche, ils lancent en l’air les palettes, karrotak, en direction du vol, pour effrayer les oiseaux. Les palettes sont des disques en bois avec un manche peints en blanc des deux côtés. Le leurre en tournant sur son axe rappelle le comportement d’un épervier, ce qui effraie les palombes qui, apeurées, essaient de s’échapper en plongeant vers le sol, là où les attendent les filets. À ce moment, ceux qui se chargent de manipuler les filets, sarezainak, détachent les cordes et ceux-ci s’abattent sur les palombes.

Si le vol se dirige en sens contraire, les chasseurs sont prêts à relancer les palettes jusqu’à parvenir à conduire les palombes vers les pantières. Pour les rabattre, on utilise aussi des drapeaux blancs (cette couleur leur fait peur), des sons de cornette et des cris.

Les oiseaux attrapés pendant la journée sont répartis entre tous ceux qui ont pris part à la chasse. Ces dernières années, le nombre de palombes ayant beaucoup diminué, la récompense que les chasseurs rapportent chez eux est aussi amoindrie.